Aujourd'hui, je vous explique comment j'ai réalisé une production écrite collective avec ma classe, à partir de l'album "Voyage à Poubelle-Plage" des auteurs Elisabeth Brami et Bernard Jeunet.
Le contexte
Nous travaillions à ce moment-là dans le cadre d'un projet plus large, qui nous avait permis de découvrir la nature proche de l'école, et nous avions à cette occasion découvert pas mal de déchets dans une certaine zone naturelle du village. Nous avions organisé un ramassage de déchets dans cette zone, et nous venions de faire l'inventaire des déchets ramassés (je pense d'ailleurs avoir été plus choquée que mes élèves 👀).
Le point de départ de la production d'écrit
Après avoir découvert l'album "Voyage à Poubelle-Plage" avec la classe, j'ai annoncé que nous allions à notre tour écrire un texte, tous ensemble, pour inciter les habitants du village à faire attention à la nature.
Pour que chacun puisse s'engager dans cette action, je leur ai demandé d'écrire un premier jet avec cette amorce :
A [nom du village], on a trouvé….
A [nom du village], arrêtez de…..
Sinon ……...
Chacun a ensuite lu sa production.
Un outil pour améliorer le texte : la banque de mots
Pour améliorer les textes et apporter plus de rimes (comme dans l'album "Voyage à Poubelle-Plage", qui comporte énormément de rimes en -age), nous avons construit ensemble une banque de mots rimant avec le nom du village.
Chacun a d'abord cherché trois mots au brouillon, puis nous avons rassemblé toutes les idées.
J'ai demandé à varier la nature des mots (noms, adjectifs, verbes, noms invariables). Certains mots avaient une connotation positive, et d'autres négative au contraire.
En classant les mots au fur et à mesure au tableau, et en laissant venir les idées sans frein, certains ont eu plein de nouvelles idées, et nous avons finalement obtenu une banque de mots très riche (plus riche que ce que j'avais obtenu en essayant de faire l'exercice seule auparavant).
Quelques mots n'avaient pas vraiment de rapport avec notre travail, mais beaucoup pouvaient facilement s'y rapporter.
J'ai ensuite demandé aux élèves de reprendre leur texte précédent, et d'essayer d'utiliser des mots de notre banque de mots pour l'améliorer.
L'écriture du texte final
Alors là, j'ai un peu triché : j'ai d'abord pris le temps de relire attentivement chaque production individuelle, au calme, et de noter les idées qui me semblaient intéressantes, et les prénoms des élèves associés.
Ensuite, en classe, j'ai annoncé que nous allions prendre les idées d'un peu tout le monde, pour réaliser le texte de la classe. J'ai demandé à un premier élève, qui avait un début intéressant, de relire ce qu'il avait écrit, et je l'ai écrit au tableau. Puis j'ai demandé à un second élève de lire son texte, et je l'ai écrit à la suite.
Le texte s'est construit ainsi petits morceaux par petits morceaux, et les élèves sont intervenus quand ils avaient de nouvelles idées, en lien avec ce qu'ils lisaient au tableau, même si cela ne figurait pas sur leur brouillon.
Le fait de travailler sur un logiciel de traitement de texte à l'ordinateur, et de vidéo-projeter simultanément nous a permis de revenir en arrière, de supprimer des éléments, d'en rajouter d'autres, etc. pour obtenir petit-à-petit un ensemble cohérent et structuré.
Il y a eu quelque chose de magique dans cette production d'écrit collective. Clairement, le fait que j'ai relevé les idées intéressantes au préalable a permis de dégrossir le travail et de vraiment lancer la production. Mais le texte produit n'est vraiment pas un simple texte créé à partir de petits morceaux pris ici et là, c'est vraiment une production dans laquelle chacun a pu participer et apporter sa pierre à l'édifice. Nous avons pu échanger au cours de l'écriture, expliquer pourquoi tel mot, telle phrase serait mieux que ceci ou comme cela, et je pense qu'en plus d'aboutir à un texte cohérent et fort, cela a été un moment d'apprentissage très intéressant.
La valorisation
Pour valoriser le texte produit, nous l'avons ensuite enregistré et intégré dans une vidéo.
Avec le recul, j'aurais aimé le faire apprendre aux élèves d'abord, l'enregistrement n'en aurait été que plus fluide... Mais voilà, j'ai eu peur d'en faire un exercice trop scolaire, qui casse la fierté d'avoir produit un tel texte.
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