La lecture et l'écriture au CE1 : la lecture (première partie)

 Cette année, je découvre la classe de CE1. 


Alors, pour ne pas me lancer à l'aveuglette dans un niveau de classe inconnu, je me suis penchée sur le guide "Pour enseigner la lecture et l'écriture au CE1", publié par Eduscol. 


Voici ce que je retiens de la première partie, consacrée à la lecture : 


I - Quelles consolidations des acquis en fluence, au CE1 ?

Déchiffrage et compréhension

Les difficultés de compréhension de l'écrit sont relatives, soit à un décodage défaillant qui empêche d'accéder à le signification connue du mot, soit à des problèmes de compréhension dus au vocabulaire ou à des champs culturels non maitrisés. 

Et les problèmes de compréhension dus à des structures syntaxiques non maitrisés alors ? Et ceux dus à des inférences défaillantes ?  Cette affirmation me parait très réductrice.


Il est important de ne pas confondre le travail de la compréhension de l'écrit sur des textes lus, et donc bien déchiffrés par les élèves eux-mêmes, avec celui fait sur des textes entendus, lus par le professeur. 

Il n'est pas interdit de continuer au CE1 à offrir aux élèves des textes qu'ils entendent.

Lire un texte nous permet d'être attentifs aux marques graphiques (les signes diacritiques comme les accents, les lettres muettes..., et la ponctuation) qui participent du sens de l'énoncé construit dans son lexique et sa syntaxe. A partir du texte, peuvent s'élaborer tous les aspects du travail d'interprétation, de compréhension, de discussion...


Correspondances graphèmes-phonèmes

Il est indispensable, dès le début du CE1, de consolider les acquis de CP en faisant un retour sur les graphèmes complexes (connaissance et fluidité du décodage).


L'automatisation

A la fin du CP, tous les élèves devraient pouvoir lire au minimum 50 mots en une minute. 

Les élèves prennent conscience de l'importance des marqueurs morphologiques qui ne s'entendent pas à l'oral, mais participent à la construction du sens (petit/petits, bleu/bleue, ami/amie/amies, je lis/il lit...)


Copie et dictée

Dans les moments de consolidation du déchiffrage, ce sont dans un premier temps la copie et la dictée qui sont prioritairement concernées. 

La copie a un effet assuré sur la mémorisation de l'orthographe des mots.

Demander aux élèves de vérifier eux-mêmes l'exactitude de leur copie est un bon moyen pour qu'ils redoublent de vigilance sur ce qu'ils ont écrit. 


Les erreurs

Chaque erreur est une opportunité d'apprentissage.


Focus : la consolidation de la fluence

Pour chaque graphème, on s'entrainera avec des syllabes, des mots et des pseudo-mots.

On n'hésitera pas à espacer ces séances dans la journée. 

La copie des syllabes et des mots accompagnera la lecture. On réservera plus volontiers la dictée aux mots. 

Comme pour toute activité d'écriture, on demandera aux élèves de prononcer ce qu'ils écrivent (en chuchotant). 

On n'hésitera pas à proposer des dictées sur ardoise du type "e accent aigu", "i accent circonflexe".

Le travail de la ponctuation doit être repris (les signes de ponctuation indiquent les respirations et les modulations de voix) : 

- demander aux élèves de compter le nombre de phrases / le nombre de signes de ponctuation (sur un texte d'une dizaine de lignes)

- faire lire des phrases par plusieurs élèves, et discuter du respect de la ponctuation

- supprimer la ponctuation et les majuscules, et demander aux élèves de les remettre


II - Lire à voix haute

L'élève ne peut procéder d'emblée à une première lecture orale expressive sans préparation ni entrainements systématiques, au risque de se retrouver en difficulté devant ses pairs. 

Pour lire un texte avec expressivité, il faut : 

- être capable de lire sans hésitation (c'est-à-dire avoir passé les obstacles de l'identification des mots)

- comprendre ce qui est lu


La lecture fluide

Les entrainements sont inscrits à l'emploi du temps, avec des temps dirigés avec le professeur, et des temps de travail en autonomie.

Activités pour apprendre à lire sans erreur et rapidement des mots complexes grâce à une identification maitrisée

- listes analogiques (avec partie commune qui se prononce et s'écrit de la même façon)

- jeu de la tapette à mots (un élève meneur lit un mot, le premier qui pose sa main dessus gagne l'étiquette)

- lecture régulière des listes, seul ou avec le professeur, avec un chronomètre

- repérage d'un même mot dans une liste, le plus rapidement possible

- jeu de transformation de mots, en ne changeant qu'une seule lettre, et avec des indices (ex : marin, matin, patin...)


Activités pour apprendre à lire avec aisance en respectant un rythme "naturel" (en repérant les groupes de sens, ou groupes de souffle)

- repérer les signes de ponctuation et les groupes de souffle, et séparer dans le texte avec une barre oblique

- lire des phrases de plus en plus longues ("phrases à rallonge")

- repérer les liaisons

- travailler l'articulation (à partir de virelangues)


Activités pour apprendre à lire avec une intonation adaptée, en aidant les élèves à respecter la ponctuation

- respecter les signes de ponctuation (codage : flèche quand la voix monte, baisse, ou reste en suspens)

Ce travail succède nécessairement à celui de la compréhension. 

- lecture de paires de phrases, dont la ponctuation change le sens (pour mieux comprendre l'importance du respect de la ponctuation)


Quatre étapes pour travailler la fluidité de lecture d'un texte en classe entière :

- proposer un modèle de lecture fluide et animer une discussion sur la façon de le lire (codage en collectif)

- inviter les élèves à répéter leur lecture (à l'unisson / en écho / en cascade /orchestrée... voir détails p27)

- permettre à l'élève de s'entrainer seul (avec un chuchoteur)

- inviter les élèves à présenter leur lecture (dans des situations de communication)


Des séances courtes et denses doivent être proposées quotidiennement, par groupes de trois à quatre élèves, qui tournent sur la semaine. 

Prenons une classe de 24 élèves : si on prévoit 6 groupes de 4 élèves, qui travaillent chaque jour pendant 15 minutes, cela représente 1h30 par jour, sur 5h30 de classe. Il reste donc 4h par jour pour grammaire, orthographe, vocabulaire, mathématiques, questionner le monde, arts visuels, éducation musicale, enseignement moral et civique, EPS, anglais... Il doit y avoir quelque chose qui m'échappe. 

Ou alors, tous les groupes ne font pas l'entrainement le même jour, et tournent sur la semaine ? Mais dans ce cas, l'atelier n'a lieu qu'une seule fois par semaine pour chaque élève, ce qui parait très peu...


Cinq étapes pour travailler la fluence de lecture dans le cadre d'un atelier dirigé (pour plus de détails voir p28-29) :  

- lancement de l'activité (donner les objectifs)

- entrainement à la lecture par les élèves, relecture par le professeur et questionnement

- lecture du texte par les élèves (chaque élève prend en charge sa partie pour reconstituer le texte)

- retour sur le texte (ponctuation et intonation)

- bilan de la séance


La lecture expressive

Plusieurs mises en situation permettent aux élèves de rendre leur lecture expressive, comme par exemple : 

- lire et relire une phrase en fonction d'une situation donnée, pour exprimer des sentiments différents

- lire avec une voix de souris / de monstre / en confiant un secret à l'oreille de quelqu'un... pour jouer avec la voix

- proposer une interprétation d'une phrase lue sur un ton monocorde

Le professeur enrichit le lexique lié aux émotions et aux sentiments (joyeux, agacé, inquiet, amical, rieur...)

Au fur et à mesure de leurs lectures, les élèves classent les phrases en fonction des intonations retenues. Ils s'en servent comme référence pour travailler l'expressivité.

Des enregistrements audio de textes variés, réalisés par le professeur ou les élèves lors de la restitution finale, permettent d'améliorer la prestation des élèves.


Evaluer la lecture à voix haute

L'enregistrement audio est un outil intéressant. 

Pour situer le niveau de chaque élève quant à la fluidité : 

Niveau 1 : lecture mot à mot, aucune expression

Niveau 2 : lecture par groupes de deux mots, découpage maladroit et inapproprié ; expression pour une petite partie du texte

Niveau 3 : lecture par groupes de trois ou quatre mots, découpage approprié ; lecture avec expression réussie seulement dans une certaine proportion

Niveau 4 : lecture par groupes de mots signifiants, et syntaxe respectée ; plus grande partie du texte lue avec expression


L'évaluation de la lecture de mots isolés peut s'exercer en passation individuelle. L'autoévaluation et l'évaluation par les pairs encouragent l'implication des élèves. 


Une grille d'analyse de la lecture à voix haute se trouve page 33.


La lecture fluide et la lecture expressive sont toutes deux inhérentes à la capacité à lire un texte à haute voix, et ne doivent pas être confondues : l'entrainement à la fluence de lecture précède le travail de compréhension ; alors que la lecture expressive succède au travail de compréhension, pour exprimer de façon personnelle ce qu'on a compris, et permettre à d'autres d'en saisir la signification. 

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