Direction d'école, le tonneau des Danaïdes

Voilà un moment que je n'ai pas publié sur ce blog. 

Mon dernier article remonte à... houlà... 7 semaines. 

Ah oui, juste avant que je prenne l'intérim de direction de ma collègue en arrêt maladie en fait !

J'avais déjà vécu deux mois d'intérim l'année dernière. J'avais eu l'impression de délaisser complètement mes enfants, et de ne plus avoir du tout de vie personnelle. J'étais lessivée tous les week-ends, incapable de faire autre chose que me reposer pour être d'attaque la semaine suivante. 

Alors, je ne voulais surtout pas revivre un intérim de direction cette année. 

Mais je n'ai pas eu le choix. 

Voici mes petits trucs pour garder la tête hors de l'eau, acquis lors de ces deux expériences à la tête d'une école de six classes : 

- TOUT NOTER au fur et à mesure, pour ne rien oublier

Un des aspects que je trouve le plus difficile dans cette fonction, c'est la charge mentale qui y est associée. 

Alors j'ai pris le parti de m'en décharger, en notant toutes les choses à penser sur mon agenda. 

En plus, barrer ce qui est fait, au fur et à mesure, aide à prendre conscience que oui, on avance dans le travail (même s'il y a sans cesse de nouvelles tâches qui s'ajoutent, d'où la référence au tonneau des Danaïdes dans le titre de mon article).

- Trier les mails, chaque jour

C'est très chronophage, mais pour ne pas se laisser déborder, je ne vois pas d'autre solution. 

Donc tous les soirs, je consacrais entre 30 minutes et 1h au tri des mails, en préparant les réponses à apporter, et en notant les nouvelles tâches à réaliser sur mon agenda, à la date où j'avais prévu de m'y pencher.

- Gérer le temps professionnel.

C'est la suite logique du point précédent. Je ne vois pas comment faire autrement que de lire les mails tous les jours : il y a parfois des urgences qui ne peuvent pas attendre le prochain jour de décharge, ni même le lendemain. En revanche, tout ce qui peut attendre le prochain jour de décharge, doit être différé à ce jour-là (et noté dans l'agenda, sinon il y a tant de nouvelles informations d'ici là que c'est oublié !)

Quant aux réponses aux parents d'élèves et aux professionnels, je les préparais au moment où je lisais les mails, donc parfois tard le soir, mais je ne les envoyais jamais à des heures impossibles du jour ou de la nuit ! Il n'était pas question que des parents d'élèves s'imaginent que j'étais disponible pour répondre à des messages envoyés à 21h30 le soir ! Donc bien souvent je les lisais (parce que je n'avais pas encore fini de travailler à ce moment-là), je préparais mes réponses, et je les enregistrais dans mes brouillons, pour les envoyer à 8h le lendemain matin.

- Bien préparer la classe en amont

La direction d'école accapare beaucoup avant et après la classe (parfois même, pendant la classe), alors on ne peut pas se permettre de consacrer beaucoup de temps à sa classe en plus. Plus la classe tourne, moins c'est difficile !

- Ne pas hésiter à appeler à l'aide

Les collègues sont d'un grand secours lorsqu'on hésite : leurs points de vue permettent souvent d'y voir plus clair, et de prendre en considération des éléments auxquels on n'avait pas pensé. Donc même si au final on ne prend pas la même décision que celle qu'ils auraient prise, leur avis est précieux !

Les conseillers pédagogiques et l'inspecteur ont aussi comme mission de conseiller et d'apporter des réponses en cas de doutes. Il ne faut pas oublier de conserver leurs messages écrits pour garder une trace de leurs conseils ou de leurs demandes.

- Ne pas oublier que ce n'est rien d'autre qu'un travail, et que notre santé et celle de notre famille doivent rester prioritaire.

Je trouve assez effroyable la charge de travail que représente une direction d'école. 

Pour moi, quelqu'un qui tient le coup sur une année scolaire entière est soit un super-héros qui n'a aucune vie sociale/familiale en dehors de l'école, soit une personne qui est capable de "mal faire son travail" sans s'en rendre malade. J'entends par là : ne pas faire certaines tâches administratives demandées, ou bien les faire très en retard, quand il y a moins de travail urgent et prioritaire à gérer.