Pour enseigner le vocabulaire à l'école maternelle

 



J'ai lu le guide Eduscol, et je vous fait un compte-rendu de ce que j'en ai retenu : 



INTRODUCTION

Le développement du vocabulaire : un enjeu fondamental à l'école maternelle. 

Le rôle de l'école est d'enrichir le langage de l'élève, de systématiser l'étude du lexique et de la langue, pour développer sa capacité de dire le monde et lutter contre l'inégale maitrise de la langue. 

L'âge 3-5 ans correspond, dans le développement de l'enfant, à une période d'explosion lexicale. 

L'étendue du vocabulaire à l'école maternelle est un facteur prédictif de la réussite scolaire. Une simple exposition se révèle nettement insuffisante pour s'approprier un vocabulaire assez riche. L'un des défis de cet enseignement est de trouver l'équilibre entre compréhension des mots en contexte et réutilisation efficace en dehors du contexte d'apprentissage.


PREMIERE PARTIE 

L'apprentissage de la langue

1) L'acquisition du langage

Cet apprentissage commence dès la naissance. Le bébé apprend quels sont les sons utilisés dans sa langue maternelle, et comment ils peuvent se combiner pour faire des mots. Par ailleurs, il repère la relation entre système linguistique et système conceptuel (par exemple, il comprend rapidement que les mots "papa" et "maman" se réfèrent à une personne). 

Le rôle de l'école maternelle est d'agir sur niveaux : 

- améliorer l'aisance de l'enfant dans sa manipulation du système linguistique (améliorer la syntaxe)

- enrichir les concepts et donc le vocabulaire

- favoriser le sentiment de confiance chez l'enfant, pour appréhender le monde.


2) l'acquisition du sens des mots

Le vocabulaire d'un être humain adulte est compris entre 50000 et 100000 mots. Les enfants apprennent environ 10 mots par jour. 

Les enfants utilisent un faisceau d'indices pour deviner le sens des nouveaux mots : le contexte linguistique (la phrase dans laquelle il se trouve), le contexte visuel (ce qui se trouve autour d'eux), et des indices sociaux (la direction du regard de l'interlocuteur). 

voir p11 du guide pour retrouver le détail des explications


3) le développement de l'attention de l'enfant

Dès l'âge de un an, les enfants peuvent suivre le regard de leur interlocuteur ainsi qu'un signe de pointage du doigt. 

Pour enseigner un nouveau mot à un enfant, il faut capter son attention, puis lui présenter ce mot dans des contextes variés afin de réduire l'ambiguïté et lui permettre de cerner le sens du mot. 


4) l'inégale acquisition du langage par les élèves

Les enfants qui n'ont pas un niveau de langage suffisant pour comprendre une histoire lue par le professeur, ne vont rien comprendre, se désintéresser de l'histoire, et arrêter d'écouter. Il est important de ménager du temps en petits groupes, voire en tête à tête pour leur proposer des activités à leur niveau.


DEUXIEME  PARTIE 

L'enseignement du vocabulaire

1) les compétences langagières attendues à la fin de la maternelle

Je ne les recopie pas ici, vous pouvez les retrouver p19 du guide.


2) un enseignement explicite basé sur l'interaction avec l'élève

Il faut : 

- échanger (nombreuses références aux travaux de Philippe Boisseau)


- parler. Il est nécessaire que le professeur mette en oeuvre un "parler professionnel" (ralentir le débit, marquer l'articulation, faire des phrases courtes, avec des modes de questionnement ouverts, et des reformulations pour enrichir et préciser l'énoncé de l'élève)


- lire


- un enseignement explicite : le bilan de l'activité aura un impact spécifique sur l'apprentissage en jeu.


- un enseignement progressif. Il n'est pas envisageable d'expliquer un mot nouveau aux élèves de PS par une définition ou un synonyme. Le recours à l'objet lui-même, à l'action mimée s'il s'agit d'un verbe, doit devancer la représentation. En GS par contre, il est possible d'expliquer un mot nouveau par une définition ou un synonyme.


- des modalités d'apprentissage adaptées aux besoins des élèves. Des situations d'apprentissage variées (en jouant, en réfléchissant et en résolvant des problèmes (ce passage m'a fait penser aux activités proposées par Catégo, même si cet ouvrage n'est pas mentionné), en s'exerçant, en mémorisant et en se remémorant)


- un apprentissage des mots organisé à partir de trois dimensions :

la forme, c'est-à-dire la phonologie (on dit vache, et pas bâche)

le contenu, c'est-à-dire la signification du mot

(En PS, l'approche qui se limite à un objet, une action = un mot" est nécessaire, mais dès la MS, les relations entre les mots doivent être découvertes par les activités de catégorisation.

l'usage du mot, c'est-à-dire son utilisation en contexte

(En GS, l'élève doit être en mesure de faire une phrase contenant le mot, de chercher un synonyme ou une expression approchante, et d'exprimer le contraire.)


- un enseignement du vocabulaire fondé sur l'attention et l'engagement actif. Pour favoriser l'attention, il faut créer la surprise. L'engagement actif s'obtient grâce à un projet. 


- des modalités de regroupement variées. En grand groupe pour l'écoute et la compréhension en réception, les échanges conversationnels, la mémorisation et la restitution de connaissances. En petit groupe pour la production langagière, la structuration et l'analyse de la langue, l'étayage et la remédiation. Chez les plus jeunes, les relations et échanges individuels avec le maitre sont essentiels. 


- une démarche qui aide à la mémorisation. Trois étapes permettent de mémoriser des informations : l'encodage, le stockage (en réseau ou en toile, c'est-à-dire associé à d'autre mots) et la récupération.

L'apprentissage répété à intervalles réguliers améliore la mémorisation.



TROISIEME  PARTIE

La mise en oeuvre de l'enseignement du vocabulaire

1) le choix des mots et des situations

- des mots par univers de référence : partir du vécu de l'enfant

- des mots par catégories grammaticales différentes : les noms, les verbes, les adjectifs, les connecteurs spatiaux (à côté, dans sous, en-dessous, etc.), les prépositions (à, de, chez, en, pour, sans, avec, etc.)

- des situations diversifiées et enrichissantes : oeuvres de littérature, préparation de gâteaux, description ou comparaison d'objets, vocabulaire spécifique d'un domaine d'apprentissage


2) une nécessaire structuration des mots

- des outils pour faciliter l'appropriation, la mémorisation, la désignation : imagiers, images/dessins/photographies/reproductions d'oeuvres d'art, jeux de loto/7 familles/jeux de piste/dominos, jeux de kim, albums-échos, dictionnaire / musée de la classe, boites thématiques, tapis de conte, boites à histoires, images séquentielles

- des outils pour structurer le vocabulaire et réfléchir sur la langue : les fleurs lexicales, les maisons de familles de mots, les jeux de catégorisation, les jeux sur les contraires, les dérivations, les homonymes..., les réseaux de mots


3) l'importance des activités de catégorisation en petite section


4) faire réutiliser les mots

Par exemple, pendant le "quart d'heure des mots", en petit groupe 

Des exemples d'activités p43 du guide.


5) avoir une attention particulière pour les élèves très éloignés de la langue de scolarisation


6) suivre les progrès des élèves

Avant chaque séance d'apprentissage, une évaluation fine pour chacun des élèves sera réalisée par le professeur. 

- Les difficultés passagères : les difficultés de compréhension portent sur la discrimination phonologique (confusion de sons proches), la compréhension syntaxique et lexicale. Ces confusions de sens peuvent être liées à une mémoire de travail inefficace. 

En cas de difficulté de discrimination phonologique : il peut s'agit d'un problème d'audition ou de prononciation. Consulter un ORL.

En cas de difficulté de compréhension syntaxique et lexicale : il faut aider à activer la mémoire associative en associant le mot à une situation où le mot a été rencontré, aider à établir des liens de proximité avec le mot.

En cas de mémorisation défaillante : les pistes du sommeil et du rythme de vie de l'enfant sont à envisager avec la famille (avec tact et délicatesse...)


En présence de difficultés, quelles qu'elles soient, il faut privilégier la patience, et la relation duelle ; éviter de demander à l'élève de s'exprimer en grand groupe. 


- Les difficultés qui perdurent : les propos de tout enfant de trois ans sont normalement compréhensibles. Dans le cas contraire, prévoir un entretien avec les parents, avec le RASED, avec le médecin ou le psychologue scolaire, qui peuvent diriger vers un orthophoniste. Une prise de contact avec l'orthophoniste qui suit l'élève est possible après accord de la famille. 

Parfois, un trouble du langage peut être présent : le diagnostic est établi par un médecin. 


Des exemples : 

- construction de séquences sur les trois années de maternelle

(Les lectures en réseau permettent de réutiliser et fixer le vocabulaire appris)

- séquence en PS pour travailler le champ lexical des vêtements

- séquence en MS-GS à partir d'un conte traditionnel

- séquence en MS-GS à partir d'un texte documentaire

- séquence à partir d'une oeuvre d'art


Toutes ces séquences sont construites de la même façon : 

- première phase : construction de l'univers de référence

- deuxième phase rencontrer les mots : découverte de l'album et manipulation du lexique travaillé

- troisième phase structurer : compréhension du vocabulaire en situation de production et mémorisation. C'est la phase de construction des traces des apprentissages

- quatrième phase réutiliser : mémorisation et réinvestissement

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